La vie quotidienne des survivants d'Hiroshima : espoirs et désespoir du pays des cerisiers

Publié le par Jean-Yves



Ce manga raconte la vie quotidienne de quelques survivants (parfois temporaires...) à la bombe. 

Le premier récit est particulièrement effrayant, mais le caractère symbolique du trait en estompe l'horreur et permet de supporter la brutalité du témoignage...
Pourtant...certains détails font frémir! Et ils sont si précis qu'on peut difficilement faire semblant de ne pas les comprendre.

Bon...si je continue comme ça vous ne lirez pas le pays des cerisiers.

Et ce serait vraiment dommage.

Il faut que je m'y prenne autrement.

Commençons par le début: le pays des cerisiers raconte l'après-bombe.

Pas d'un point de vue grand spectacle catastrophe, non.
Pas non plus sur le ton de la morale (quoique...).

Juste la vie de gens qui survivent à la catastrophe en reprenant leur travail quotidien et  en retournant à l'école.

Presque normalement.
Presque.
Parce qu'ils ont toujours une épée de Damoclès au dessus de leur tête, parce qu'ils visitent les hôpitaux plus souvent qu'à leur heure, parce qu'ils supportent la mémoire de ceux qui ne sont plus là et qu'ils ont parfois vu mourir dans des conditions atroces... et parce qu'ils subissent l'ostracisme de leur voisins non irradiés (chose finalement pas surprenante. D'ailleurs, est-ce que moi-même...?).

Bon. Je le sens bien, vous n'avez toujours pas envie de lire.

Pourtant, l'auteur(e) a fait le choix d'un trait délicat  et de personnages si mignons qu'on oublie vite l'horreur du propos pour ne s'attacher qu'à ces vies qui tentent autant qu'elles peuvent d'être normales.


Le choix d'un trait délicat

Au point que l'on se surprend très vite à se demander " Va-t-il l'épouser? quand va-t-elle enfin accepter?" et on applaudit cet auteur qui tour à tour nous met face à l'inacceptable vérité, puis nous fait glisser progressivement, subrepticement dans la quête de vie normale des personnages.

Et on quitte alors le registre du politique pour se rapprocher du Shojo (de la bluette, quoi!).

Tiens? Non ...peut-être est-il là, le message politique?

Ainsi que le dit un des personnages: "quelqu'un s'est dit que notre mort importait peu...et nous (sommes) devenus des êtres qui (l') acceptent (...) et qui s'y résignent"



A +

JYves

Publié dans Critiques BD

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