Mermoz, par Micheluzzi
Cela faisait une éternité que je n'avais pas fait de critique BD.
Il était temps que je m'y remette !
Je commence donc par ma dernière lecture : Mermoz, vu par Micheluzzi.
Un truc pour les amateurs d'avions (Claude, par exemple !)
Réédité récemment par Mosquito, "Mermoz" m'a un peu dérouté au départ.
Le premier contact avec cette BD est assez aride.
Est-ce dû au parti-pri d'une biographie intégrale très chronologique, qui commence dès le berceau, retardant le moment où l'on voit des avions?
Ou à la très costaude préface, qui précède une autre préface (imaginaire) de Kessel ?
Ou encore au style narratif largement fondé sur un texte off, au moins au début?
Difficile à dire.
Mais on se laisse prendre au jeu : la beauté - l'extrême beauté (jalousie !!) - des dessins de Micheluzzi , l'excellente documentation et le sentiment progressif d'une immersion totale dans l'aventure de l'aéropostale ont eu raison de mes réticences.
Hommage appuyé au style de l'Illustration
J'ai alors goûté avec délices l'hommage appuyé de certains dessins au style et aux mises en page de l'Illustration (ou autres magazines de l'époque), le texte
précis, au style court, qui alterne réalisme, poésie et aventure et les multiples détails aéronautiques, qui raviront sans aucun doute les passionnés d'aviation, tant ils m'ont semblé
réels.
On est au ceur des avions
L'avion, l'aventure, l'entreprise.
Petite
coquetterie classique de la part de Micheluzzi, il s'adresse directement à son héros. Dans Mermoz, il n'abuse pas de ce travers qui le fait reconnaître entre mille.
Le dessin de Micheluzzi ... un noir et blanc intégralement au trait, sans dégradés ni demi-teintes, sans doute imposé par les contraintes techniques de l'époque et qui impose une beauté bluffante.
Magistrale démonstration des effets parfois positifs du travail sous contrainte.